La Musique est la Science et l'Art de Combiner des Sons pour Créer une Composition Appelée Œuvre Musicale. Definition Philosophique de la Musique, Auteurs. Qu'est-ce que la Musique? D'où Vient-elle? A Quoi Sert-elle ? Quel est son Rôle ? Peut-On Expliquer la Musique? Petite et Grande Musique. Definition Et Essai Philosophique Sur La Musique: Qu'Est-ce Que La Musique? D'Où Vient Elle? A-t-Elle Un Sens? La Musique Est-Elle Un Art Ou Une Science ? Quelle Est L'Origine De La Musique? Peut-On Expliquer La Musique? Musique Et Amour, Lien. Petite Et Grande Musique. Ecouter La Musique. Exposé. Pourquoi Ecouter La Musique ? Amoncellement De Questions, Qui Impose Naturellement Une Réflexion Philosophique Sur La Musique : Comment Appréhender En Humaniste Et Musicien une Philosophie Sur la Musique.
Savante ou populaire, la musique est une longue histoire qui fascine l'humanité par l'étendue de son mystère. Dans cet exposé sur la "musique art et science", nous ferons une analyse et tenterons une synthèse pour aboutir à une définition simple de la musique. Dans notre essai philosophique, nous essaierons d'évaluer, comme l'ont fait de nombreux auteurs, la part des mathématiques dans la musique, avec les rapports de hauteur du son, rythme ou timbre, et la dimension esthétique et poétique de la musique en nous focalisant sur l'essentiel de son essence, qui est sa dimension impalpable. la musique est la science de combiner avec art les sons (de voix et d'instruments) dans une composition appelée œuvre musicale, voire chanson. Alors musique, science ou art ? La définition va varier selon la manière dont on l'appréhende. La musique sera-t-elle un art des sons dont l'objet est la beauté, le divertissement ? Ou une science des sons fondée sur des rapports mathématiques précis ? Des questions interpellent : peut-on réduire la beauté en règles arithmétiques ? Une musique basée uniquement sur des rapports mathématiques sera-t-elle audible ? Le charme de la musique n'est-il pas de s'écarter du domaine de la rationalité pour exprimer le sentiment ? Et qu'est-ce que la beauté ? N'est-elle pas infiniment plus complexe ? La musique a-telle encore d'autres objectifs comme le théorise Theodor W. Adorno ? DÉFINITION SCIENTIFIQUE DE LA MUSIQUE La musique est une science liée aux mathématiques comme peuvent l'être l’arithmétique ou la géométrie : Elle a pour objet de combiner dans le temps les sons et les silences d'un système mesuré. Le son est le matériau constitutif de la musique. Il est lui-même soumis à de rigoureuses lois physiques, exigence que l'on ne retrouve ni en peinture ni en littérature : la note de musique va se définir par la fréquence de ses vibrations, qui détermine sa hauteur, et d'autres fondamentaux acoustiques comme son timbre, son intensité, ou sa durée, autant de paramètres qui peuvent être chiffrés avec un rapport arithmétique précis. La science cherche derrière les phénomènes sonores des rapports intelligibles. Pour Platon, Musique et Astronomie sont des systèmes de connaissance cohérents, rationnels et liés. Descartes voit dans la musique une expression de la mathématique universelle. DÉFINITION DE LA MUSIQUE DU DICTIONNAIRE (SCIENTIFIQUE / ARTISTIQUE) Le Littré définit la musique comme une science de sons rationnels qui entrent dans une échelle appelée la gamme où les notes ont un rapport mathématique précis entre elles. Définition du dictionnaire Larousse : Art qui permet à l'homme de s'exprimer par l'intermédiaire des sons. Définition du dictionnaire Robert : Art de combiner des sons d'après des règles (variables selon les lieux et les époques), d'organiser une durée avec des éléments sonores ; production de cet art (sons ou œuvres). DÉFINITION ESTHÉTIQUE DE LA MUSIQUE La musique est l’art d'agencer des sons de manière harmonieuse. Les perceptions sensorielles et les émotions inhérentes à une métaphysique de la beauté élèvent l'application d'une théorie musicale bien au delà d'une science, au rang d'un art. La beauté formelle, la dimension sensorielle plutôt que strictement intellectuelle, l'importance esthétique sont mises en avant. Des émotions artistiques musicales agréables sont souvent si intenses qu'elle arrachent des larmes, sans savoir si c'étaient des larmes de joie ou de tristesse. Ce bouleversement affectif ne pourra jamais se réduire à des chiffres. DÉFINITION PHILOSOPHIQUE DE LA MUSIQUE - RÉFLEXION HISTORIQUE DES AUTEURS SUR LA MUSIQUE Les Égyptiens anciens attribuaient à l'observation des astres la révélation de l'harmonie des chants et des instruments. En même temps, ils reprochaient à la musique d'efféminer les hommes et d'engendrer des passions funestes. Les philosophes grecs voyaient dans la musique l'accomplissement d’un ordre cosmique fait d'équilibre, de rapports harmonieux et esthétiques. Pour Pythagore (580 av. J.-C. - 495 av. J.-C.), l'harmonie qui gouverne l'ordonnancement des sphères célestes résulte de rapports arithmétiques, similaires à ceux qui harmonisent les sons entre eux dans la musique. Platon (428-348 av. J.-C.) oppose la musique aux nécessités vitales et à la pensée logique. Ambivalente, la musique peut apparaître comme un divertissement stérile, mais elle n'est pas très éloignée de la poésie ni d'une harmonie mathématique qui gouverne le cosmos et les âmes nobles. Aristote (384-322 av. J.-C.) voit dans la musique une catharsis libèratrice des pulsions et angoisses. Il sépare déjà de la musique vulgaire destinée aux esclaves, celle noble destinée aux hommes libres. Dans son sixième livre du "De Musica" sur la musique, Saint Augustin (354-450) définit la musique comme une science qui offre un aspect de la Vérité divine et un pas vers la théologie. Jusqu'au XIIème siècle la musique est d'abord de tradition orale, puis c'est le Grégorien, qui l'insère dans une monde créé par Dieu reflètant l'harmonie mathématique de l'univers. La bien pensance de l'époque écarte alors déjà de la musique religieuse de Grégoire premier, artistique, intellectuelle (et qui donnera naissance à la musique classique), la musique "honteuse" faites de sons flatteurs et de "rythmes de mode imparfait". A la Renaissance la polyphonie détrône le Grégorien, avec les avancées de l'harmonie et du contrepoint. C'est l'Ars nova (1310-1377) de Guillaume de Machaut (1300-1377) qui allie beauté et science. Descartes (1596-1650) établit toujours la musique comme chapitre de la mathématique universelle, mais la reconnait aussi comme un art de l'âme. Il rompt avec l'idée de la musique des sphères de Pythagore et Platon, pour se recentrer sur la "musique humaine" et le plaisir qu'elle inspire dans ses effets sur l'union de du corps et de l'âme. Pour Leibnitz (1646 -1716) La musique est le secret arithmétique de l'âme. Pur lui, "elle est un exercice d'arithmétique secrète, et celui qui s'y livre ignore qu'il manie les nombres". Pour Rousseau (1712-1778) et son école puis plus tard Nietzsche (1844 -1900) la musique est l'art d'accommoder les sons de manière agréable à l'oreille et doit rester d'abord ce qui émeut. Pour ces deux philosophes, la mélodie l'emporte sur l'harmonie, ce qui préfigure le Romantisme. Le Romantisme élève encore la musique plus haut, comme voie d'accès céleste à des vérités inaccessibles autrement. Gœthe (1749-1832) et Hegel (1770-1831) voient dans cet art l'expression parfaite de la subjectivité intérieure, l'essence même des choses à travers une communication universelle. Mais Hegel ne voit la musique que comme voie d'accès à la philosophie. Schopenhauer (1788-1860) au contraire fait de la musique le langage absolu, d'emblée métaphysique, plus capable de faire saisir l'Être que n'importe quelle philosophie ou science usant de concepts. Paraphrasant Leibnitz (1646 -1716), il la décrit comme "l'exercice caché de métaphysique d'une âme qui ne sait pas qu'elle philosophe".
Nietzsche (1844 -1900) nourrit une véritable passion pour la musique qui occupe une place essentielle dans sa vie : "Sans musique la vie serait une erreur". Le philosophe entend rendre à la musique "sa place existentielle, l'arracher à son rôle de divertissement et interroger son rapport à la vie et à la connaissance". Pour lui la musique touche immédiatement le cœur, car elle est la véritable langue universelle, partout comprise. Son admiration inconditionnelle puis son rejet de Wagner demeure une énigme. Le XXe siècle,voit l'apparition de la musique atonale, du dodécaphonisme, du sérialisme, des musiques concrète et électronique, de l'indétermination... Vladimir Jankélévitch (1903-1985), philosophe mystique et musicologue français, passionné de musique durant toute sa vie, veut la rapprocher de la philosophie de façon essentielle, car pour lui ces deux disciplnes expriment l'inexprimable. Son œuvre fait part de la fugacité de la vie dont la "mélodie éphémère" reflète toutefois un éternel que ni la mort ni le désespoir ne peuvent annihiler. Theodor W. Adorno (1903-1969), philosophe et grand compositeur, représentant de la seconde école de Vienne et théoricien de la Musique informelle, introduit la critique de "l'industrie culturelle", considèrant que la musique populaire moderne n'a plus rien d'authentique, dédiée à une consommation de masse par les multinationales du disque. Ce musicologue, pénétré de la pensée de Freud et Marx, en réaction complète avec toutes les autres théories philosophiques de la musique, avance l'idée que la musique contemporaine se vit sous forme de crise, et confirme par ailleurs la rupture entre les compositeurs contemporains et le public : Leur démarche, affirme-il n'est pas de nous ravir et de nous charmer, mais de nous bousculer, en exprimant une angoisse préfigurant un monde absurde. Encore plus près de nous, Francis Wolff, philosophe français né en 1950, voit dans "l'art des sons, la représentation d'un monde idéal d'événements purs". L'approche d'une sémantique de la musique le conduit à analyser la nature et l'origine de l' émotion musicale et de ses effets physiologiques. La pensée des philosophes sur la musique est souvent ancrée au style de leur époque. Tous lui reconnaissent une dimension universelle, mystérieuse et indéfinissable : Cette armature mathématique et artistique complexe, capable aussi de remuer l'âme au delà d'un plaisir intellectuel et affectif, n'exprime-t-elle pas l’essence des choses bien mieux que tout langage ? On comprend à travers toutes ces théorie tout l'intérêt philosophique qu'a pu susciter la musique au cours des siècles, avec ses pardoxes scientifiques, artistiques, sociaux, et les conflits d'idées qu'à pu engendrer sa forte résonance émotionnelle. MUSIQUE ET RELIGION De tous temps les religions ont associé la musique à leurs rites solennels, car rien ne sait exprimer aussi bien le mystère inexprimable du divin : la musique sacrée ajoute à l'esthétique de l'œuvre sa dimension spirituelle, voire religieuse. DÉFINITION GLOBALE DE LA MUSIQUE ( LA NOTRE) Le dictionnaire avait déjà donné une première définition globale de la musique : "La musique est l'art des sons". Simple, belle et condensée à l'essentiel. La musique c'est l'art et la science des sons organisés par une intelligence. La musique définit alors la manière, instinctive ou savante, de combiner les timbres choisis de notes appelées sur une échelle musicale, pour élaborer une composition harmonieuse dont l'espace est le temps. La musique harmonise alors une mélodie avec des accords dont elle colore les timbres variés d'effets et de nuances. L'arithmétique rythmique et vibratoire qu'elle recèle induit une perception sensorielle, où l'esprit compte les divisions du temps sans s'en rendre compte. Cette combinaison de fréquences vibratoires, de silences et de rythmes suffit-elle à définir la musique ? Pas encore. Car la musique est "entre les notes", et c'est son fluide infinitésimal, magique et indicible, qui prend le contrôle progressif du rythme intérieur de l'être, dans le secret mystérieux de l'âme. LE SON MATÉRIAU DE LA MUSIQUE ? DÉFINITION DU SON Dans cet exposé, nous nous attacherons à expliquer l'importance essentielle du son dans la musique. Nous aborderons son processus de création qui combine art et science, avec ses deux composantes, l'une horizontale avec le mélodie, l'autre verticale avec l'harmonie. Le son est le matériau de constitution de la musique, celui qui permet l'aboutissement physique d'une œuvre. Le son musical, harmonieux et agréable à l'oreille, se différencie du bruit, déplaisant, qui mêle un ensemble de sons de fréquences et niveaux différents. Le son musical est défini par sa hauteur, c'est à dire la fréquence de ses vibrations, son timbre, cette enveloppe sonore qui permet de le distinguer d'un autre, sa durée qui l'insère dans un rythme, et son niveau acoustique, une dynamique qui autorise les nuances. La partition est un plan d'architecture musicale, mais elle n'est pas encore de la musique, car sans le son la musique n'existe pas ! La musique polyphonique est élaborée selon des règles savantes mélodiques et harmoniques qui se sont perfectionnées au cours du temps. L'histoire de la musique peut rechercher son origine dans les premières ébauches d'expressions musicales animales et humaines, émergées de la nuit des temps. La musique apparaît avec le chant des oiseaux. Elle existe sans doute aussi avec l'apparition de l'homme sur terre, bien avant le paléolithique ou des sortes de mélopées soudaient le groupe autour du feu. Evidemment l'histoire de la musique dite "sérieuse" commence longtemps après, au Moyen Âge en Europe avec les première notations musicales et le chant grégorien. Les mélodies rudimentaires qu'ont inventé instinctivement les premiers hommes traduisaient des émotions primales, puissance, joie, mélancolie, ou tendresse instinctive, puisées dans le rythme intérieur de leur être. La musique est un puissant flux conducteur affectif d'harmonie, de communion et de plaisir partagé, qui pénètre l'âme, et dont le rythme invite à l'expression corporelle, la danse ou l'amour. L'homme a besoin de musique : Aussi a-t-il développé au fil des siècles des systèmes musicaux de plus en plus complexes adaptés à ses aspirations et aux possibilités de son savoir, et aux exigences de son temps.
La musique est avant tout constituée de son, donc de vibrations engendrant des sensations. Mais cette matière sonore est organisée par une intelligence en une architecture "mathématique" sensible. Ce qui explique pourquoi une partition n'est pas encore de la musique : sans le son, la musique n'existe pas. Dans la musique, Mozart aimait avant tout les alchimies sonores savantes des alliances de timbres, et cette disposition sensuelle naturelle n'est pas étrangère à la limpidité de ses orchestrations. La première fois que Mozart entendit la sonorité de la clarinette au pupitre des bois de l’Orchestre de Mannheim, il fut littéralement fasciné. Dans une lettre du 3 décembre 1778 à son père Léopold : "Père, vous ne pouvez imaginer la beauté du son de la clarinette ! ... Vous ne pouvez pas imaginer la beauté du son s'élevant d'une symphonie avec des flûtes, hautbois et clarinettes". Deux fois le mot "son" pour exprimer la beauté de la musique ! La vibration sonore est donc le cœur même de la musique. Car la musique est plus qu'un langage logique : c'est une onde qui nous infiltre, nous fascine, nous émeut, nous enchante ou... nous importune. Car elle touche les vibrations de l'intime, s'adresse à l'affect avant même de toucher l'esprit. Elle est capable de s'emparer de notre corps et de notre âme, nous envoûtant peu à peu de son rythme et de son harmonie. Langage de l'inconscient, elle est un lien puissant de communion entre les êtres. Pulsation de l'invisible et expression des sens, de l'esprit et de l'âme, la musique s'inscrit dans la vie comme un cur qui palpite. Elle est ressentie comme un besoin fondamental, une nécessité même pour certains, comme celle de boire ou de respirer... Peut on vivre sans musique ? Révélation de l'éternel dans l'éphémère, elle semble réveiller cette autre lumière sonore qui sommeille en chacun de nous et que nous ignorions avant de la découvrir. uvre pure de l'imagination, la musique va créer à partir de rien ou presque, avec pour seul élément la vibration de l'air, une architecture immatérielle. Le silence se décompose en octaves, puis en gammes ou en arpèges d'où jaillit le rayonnement des couleurs. Cette harmonie restitue à cet instant la musique silencieuse des étoiles vibrant dans la profondeur secrète du ciel, et l'étrange circuit des planètes... La Musique sait abolir les certitudes, surprendre pour mieux faire chavirer et basculer l'imaginaire dans ses mystérieux abîmes : ses frissons brûlants ou ses éclats resplendissants sont une invitation vibrante à intégrer les énigmes de l'infini... Son mystère se dévoile dans la communion de la mélodie, de l'harmonie, des rythmes et des timbres : mais bien au delà des notes écrites, la musique est "entre les notes". Ce que la musique apporte le plus certainement, c'est la complexité de ses mystères. Reflet de l'esprit parmi les clameurs du monde, elle déchire la profondeur du ciel pour aller déchiffrer dans la poussière d'argent des galaxies, le langage codé de l'univers... La musique apparaît, toute auréolée de la démesure de l'absolu universel. Puis elle se densifie, semblable à l'or sublime des aurores boréales : sa magie se dispense alors, inondant la conscience de sensations merveilleuses et de sentiments éblouissants de plénitude... Écouter une œuvre revient à ressentir la synergie de tous les battements inouïs de l'Immensité ! Comme dans le creuset d'un océan d'étoiles, accords célestes, vibrations et pulsation se transmutent peu à peu en un appel magnétique puissant et invisible. LA MUSIQUE ART OU SCIENCE ? MUSIQUE ART ET SCIENCE ! La musique est-elle un art ou une science ? La musique est à la fois art et science : en assortissant des timbres et des rythmes, se dotant au fil du temps de règles mélodiques, harmoniques, dans le respect de la mesure, qui fonde également mathématiques et philosophie, la musique est aussi pour ne pas dire surtout œuvre de l'imagination et de l'affect. Elle est l'une des rares expressions artistiques à s’inscrire dans une évolution temporelle. Dans l’Antiquité grecque, la musique faisait partie des mathématiques. Pythagore attribuait les sons harmonieux et discordants à une relation arithmétique simple : nombres entiers et fractions de chiffres engendraient consonances ou dissonances. Au Moyen-âge encore, la musique était enseignée au même titre que le calcul. On comprend aujourd'hui la complémentarité des fondamentales et des harmoniques. Depuis les travaux de Werckmeister (Musicae mathematicae hodegus curiosus oder richtiger musicalischer Weg-Weiser (1686) et Musicalische Temperatur (1691), les musiciens ont lissé les rapports de fréquence et divisé l’octave de la gamme tempérée en 8 notes, dont les intervalles ont une relation arithmétique. Sans oublier que le rapport de durée des notes, blanches, noires, croches etc. est également une fragmentation arithmétique bien précise. Le Doodle à intelligence artificielle et réseaux de neurones de Google plaiderait aussi pour faire de la musique une science, puisque le logiciel parvient tant bien que mal à pondre invariablement un ersatz de la musique de Jean-Sébastien BACH... Faisant appel à la science des nombres, combinant mathématiques, rigueur, théorie et règles d'or de l'harmonie, la musique ne peut cependant pas se réduire à une eurythmie arithmétique de sensations auditives... Car la combinaison harmonieuse et expressive de sons en appelle à l'art tout entier, au domaine de l'imaginaire, à la sensitivité, la créativité et la beauté... L'équilibre esthétique de la globalité de l'œuvre est bien du ressort de l'art : on comprend aisément que si la science est bien présente dans la musique, elle n'est là que pour servir l'art. La musique est ainsi le plus mystérieux de tous les arts, et nul ne comprend parfaitement l'essence même de l'émotion artistique suscitée. La musique touche le sommet du génie humain : pénétrant l'intimité de l'être directement, naturellement et plus profondément que toute autre expression, elle se dissout dans le mystère de l'intériorité de l'âme pour lui offrir un extraordinaire accès à l'enchantement, à la beauté et au rêve. ÉCOUTER LA MUSIQUE, LA MAGIE DU SON ET LA MUSICALITÉ DES COULEURS
"Écouter la musique" est le fondement même de toute la musique : La musique est composée pour être écoutée. Car le véritable émoi musical ne peut naître qu'à l'audition de l'œuvre, dans une sensation d'intelligence sonore. La partition n'est pas encore de la musique, elle n'en est que la mise en programme avec ses signes et ses indications précieuses. Si la simple lecture du manuscrit peut amener à une puissante adhésion, voire un enthousiasme intellectuel au regard du génie de son créateur, la musique ne peut réellement exister que lorsqu'elle est jouée, qu'elle s'accomplit en sons. Car une œuvre bien construite et harmonisée ne délivre toute sa magnificence sonore qu'en combinant des timbres. Il faut écouter la musique "physiquement", "sensuellement", accepter une certaine soumission à son flux enchanteur, se laisser envoûter par la musicalité pour entre dans l'émotion musicale. Ainsi, lorsque l'on n'a pas la chance d'en jouer, il faut écouter la musique pour la découvrir, la connaître, la comprendre et l'aimer. Mais si l'écoute de la musique est indispensable pour la ressentir, cela ne veut pas dire que la compréhension de l'œuvre soit sans intérêt ! Et l'intelligence musicale, n'en déplaise aux critiques musicaux est rapide, intuitive, car la perception prime. ORIGINE DE LA MUSIQUE - MUSIQUE, SÉDUCTION, ET AMOUR : LA MUSIQUE EST LE CHANT D'AMOUR DE L'HOMME
La Musique prend sa source dans la nuit des temps, et est rattachée au mystère de la séduction et de l'Amour : Chacun connaît la légende d'Orphée, qui égrénant les notes éblouissantes de sa lyre envoûtait tout être en sa présence. Grâce à son art, il parvint à convaincre les dieux des Enfers de laisser son épouse Eurydice quitter leurs ténèbres. La séduction entre vivants use du pouvoir de fascination de cadences sonores fondamentales, de rythmes, avant même qu'elle ne se parent de beauté. Le son est un appel, et très vite l'harmonieuse combinaison de timbres et de pulsations engendre, dans la félicité du bien-être sensoriel, une sujétion envoûtante au rythme, aux mélodies et à l'harmonie. Depuis toujours, les espèces les plus rudimentaires ont utilisé leur "chant" pour obtenir les faveurs de leurs partenaires : Ainsi le rossignol module-t-il ses trilles des nuits chaudes et heureuses pour attirer et enjôler sa jolie compagne. Le grillon stridule les doubles croches de son son appel, dès que s'installe l'impitoyable ardeur de l'été. Et le crapaud use de coassements cadencés pour appeler une compagne...! Dans l'immédiat, nous cherchons le Plaisir. Dans l'absolu, le Beau et le Vrai, et aveugles nous courrons après le mythe du bonheur Expression intime de l'être ouvert à l'autre, la musique est le chant d'amour de l'Homme : la puissance de sa pulsation incite à la déconnexion, au rêve, au mouvement, à la danse. La mélopée primitive, redimensionnée à la mesure de la plus grande complexité du cerveau humain, se développe en symphonie et se sublime en Art. La Musique a glané les couleurs de sa moisson cosmique nimbée des vibrations de l'Univers. Le corps infiltré de rythmes, possédé de beauté, se livre au balancement invasif des sons. L'émotion suscitée remue les profondeurs secrètes de l'âme, qui devient plus fragile puis plus ardente. Cette déstabilisation, cette altération des sens (dans altération, il ya aussi "alter", l'autre), ouvre la porte à une communication qui ébranle les cœurs jusqu'au consentement. Superbe de l'apparence, splendeur de l'âme intelligente, charisme secret du charme... La musique, support magnétique de beauté, lien de séduction ou d'assentiment, conduit deux êtres à désirer ensemble le bien-être ressenti de l'accord, et pressenti de la fusion... Alors, qu'est-ce que la Beauté ? Une chimère ? Une notion subjective liée au désir ? Ou bien une tentative d'harmonisation de l'intime à l'autre, de retrouver la vibration universelle ? Le débat est probablement sans fin... Amour, vie et musique sont difficiles à dissocier. QU'EST-CE QU'UN THÈME EN MUSIQUE, DÉFINIION / EXPOSÉ Un thème musical est une séquence mélodique, harmonique et rythmique, qui constitue l'idée principale d'une composition de musique. Ce motif qui peut être très court ou beaucoup plus long (24 mesures chez Claude Debussy) peut être l'objet de modulations, de variations, changement de rythme. Il est évident que plus le thème sera court, plus il sera facile à retenir. La fugue comprend un sujet qui est le thème principal, un ou plusieurs contre-sujets, voire des thèmes secondaires, des divertissements ou conduits, souvent modulants entre les différents exposés. La strette reprend en tuilage les principaux thèmes du morceau pour un feu d'artifice final. MUSIQUE ET BEAUTÉ : PETITE MUSIQUE ET GRANDE MUSIQUE
Petite et Grande musique ? Quels sont alors les critères de beauté de la musique ? La question est : y a-t-il une grande et une petite musique ? Incommensurable, la Musique ne peut certes pas se résoudre à un dilemme aussi simpliste. Mais, ce qui est sûr, c'est que s'il n'existe pas de grande ni de petite musique, il existe sûrement une grande et une petite manière de l'interpréter ou de la ressentir ! La nature rejette l'uniformité : mais avec la règle d'or de sélectivité dans la diversité. En musique, la différence ajoute une pierre à l'édifice de la multiplicité des styles. Aussi le vrai musicien - compositeur, interprète ou même simple auditeur éclairé - saura rejeter le conformisme du "musicalement correct" et les classifications artificielles, pour choisir et goûter la belle musique authentique de son cœur. L'ordre établi est une garantie de stabilité et de pérennité, mais aussi de conformisme, d'immobilisme, alors frein à la nouveauté puisque, favorisant des expressions évaluées par un système, il stérilise toute évolution créatrice naturelle. Pour avoir longtemps besogné sur les splendeurs musicales admises, la caste musicale dirigeante occupe l'espace et joue des coudes pour ne pas laisser de place à la démarche rédemptrice originale. C'est ainsi que J.-S. Bach a souvent été proscrit de son vivant, MOZART souvent humilié durant une bonne partie de sa courte vie, la musique sacrée polyphonique - qui allait révolutionner le chant grégorien - a été même condamnée comme "musique honteuse" par le pape Jean XXII. Quel frein à l'innovation et quelle stagnation désolante alors dans cet ennuyeux respect rigide des conventions ! MUSIQUE POUR TOUS OU POUR QUELQUES UNS ? Après s'être défait du cliché désuet d'une musique réservée à un cénacle de spécialistes, il faut envisager l'art comme un trait d'union entre tous les hommes. La musique ne s'adresse pas à quelques uns, mais à l'ensemble de l'humanité : quel challenge ambitieux mais captivant pour un musicien, que de viser à l'universalité, vouloir satisfaire autant les mélomanes les plus exigeants que les amateurs le plus démunis ! Le concept de "Musique pour tous" s'impose aujourd'hui plus que jamais. La musique s'adresse à tous ceux qui, de quelque milieu qu'ils soient, visent à élever leur vie au niveau d'un art. Cette élite de cur saura cueillir ses rêves dans ce royaume divin, ou l'esprit humain a le privilège unique de glaner quelques instants d'éternité. MUSIQUE SANS ÂME N'EST QUE RUINE DE L'ART : LE SAVOIR NE REMPLACE PAS LE GÉNIE Un point que j'aime rappeler, est que "le savoir ne remplace pas le génie". La science ne doit pas prendre le pas sur l'inspiration ni sur l'art. Lorsque l'érudition ou la virtuosité se développent de façon excessive, la technique et "le savoir" submergent jusqu'à étouffer l'art. La musique est toujours une histoire qu'on raconte, pas un déballage de notes, aussi nombreuses et savantes soient-elles. La virtuosité doit servir le musicien sans jamais pour autant devenir une fin en soi. Le charme ou le talent ne s'apprennent pas. Le compositeur et soliste de jazz Miles DAVIS l'avait bien compris : "Pourquoi faire tant de notes au lieu de choisir les plus belles" ? "Tout comme un édifice ne peut exister sans espaces vides, la musique se construit autour du silence". Et encore cette très jolie image du jazzman : "La véritable musique est le silence, les notes ne font qu'encadrer ce silence". MUSIQUE POPULAIRE, "GRANDE MUSIQUE", CRITIQUE MUSICALE ET MÉDIAS L'explosion des médias audiovisuels a donné naissance à une nouvelle idéologie qui a accompagné et supporté le développement d'une pseudo-culture basée sur "l'Art de Masse" - véritable caricature de "l'Art populaire" novateur des troubadours ou des bâtisseurs de cathédrales. La "Musique de consommation" produite par quatre ou cinq multinationales du disque - destinée à être vendues à tous - à tout prix, occupe désormais la quasi-totalité de l'espace médiatique. Elle prive ainsi le public de découvrir d'autres formes d'expression, stérilisant l'éclosion de formes nouvelles et intelligentes. Ces mêmes firmes phonographiques ont des intérêts financiers presqu'aussi évidents, même si un peu moins rentables, dans la "Grande Musique" ou le jazz dont ils contrôlent pareillement promotion et distribution. Mais là, les techniques de vente sont différentes car ces expressions s'adressent à un public qui se réclame d'une certaine intelligentia. Les critiques musicaux (Notons au passage que ces grands prêtres de l'encensement des canons héréditaires convenus ont un jugement aussi juste que celui de n'importe qui) souvent de connivence avec politiques et médias, utlisent leur savoir livresque "d'experts" et l'estampille de leur position pour bien faire ressentir au public la distance qui le sépare des trésors auxquels eux seuls sont censés avoir accès. Le bon goût est leur monopole, qui n'a droit de cité que dans leurs chapelles. Voilà pourquoi de nombreux mélomanes n'osent pas suivre leur propre jugement pour choisir et écouter la musique qu'ils aiment, se laissant alors manipuler par le goût d'un autre ! Faut-il "s'y connaître" pour apprécier une œuvre et ressentir des émotions de qualité ? Connaître la musique c'est avant tout l'aimer ! MUSIQUE ET RÉVOLUTION INTERNET La révolution du Net est aussi importante que le fut celle de Gutemberg avec l'imprimerie. Avant, seuls le haut clergé, la noblesse et la grande bourgeoisie avaient accès au savoir : le livre a changé quelque peu ces privilèges. Les "élites" politico-économiques et de la "culture" voient maintenant d'un mauvais œil la liberté d'expression et le libre accès à l'information, et à la connaisance que permet Internet. D'où l'obstination des lobbys et autres politicards, à tout faire pour en censurer l'accès, faute de savoir en prendre le contrôle. Le Web fait peur aux dictatures, aux fausses démocraties, aux holdings commerciales, aux médias-aux-ordres qui ne maîtrisent plus l'information aussi totalement qu'ils le voudraient. Ceux qui "pensaient pour nous", perdent avec le Net leur emprise sur notre réflexion et donc sur notre liberté. La musique est un art qui s'écoute : en ce sens Internet - qui autorise l'audiovisuel - possède un avantage indiscutable sur le livre. Le Web peut entrer en concurrence avec les grands médias. Aujourd'hui chacun peut, en suivant son propre jugement, proposer et écouter sur la toile la musique qu'il veut. Après... il ya bien une censure qui ne dit pas son nom. MUSIQUE, LIBERTÉ, ET MUSICALEMENT CORRECT
Jean-Sébastien BACH compose sa merveilleuse musique et l'univers vibre désormais de couleurs plus éclatantes... MOZART écrit sa messe en do mineur et l'humanité s'est encore hissée plus haut dans le zénith de la beauté et de la spiritualité. Les artistes sont des enchanteurs, des prophètes, des poètes Chaque jour l'Homme façonne l'écrin dans lequel germe son avenir : il a le pouvoir de le construire ou de le détruire. Allons nous accepter sans réagir, d'assister au bétonnage systématique de notre terre et à l'empoisonnement de notre atmosphère et de nos océans ? A la mise en carte des personnes, à l'intrusion dans notre vie privée d'un état sans cesse plus envahissant ? À la mainmise absolue des cartels du disque et de la communication sur culture et musique ? Dans tous les domaines, des décisions cruciales pour notre futur sont prises par les cartels du "toujours plus de profit" naturellement "pour votre bien", et leurs escouades de technocrates et de politiciens achetés. L'horizon de la créativité semble déjà bien sombre ! Dans notre société, où se sont surtout développées des valeurs de travail et de la pensée, (ce qui a largement contribué à l'essor de la science, de la technologie et de l'art), nous ne devons pas oublier l'aspect festif et imaginatif de l'existence. Peut-être faudrait-il réapprendre à jouer et à rêver ? Redécouvrir les vertus de la liberté, de la création, du désir et du plaisir naturel. C'est pourquoi je ne peux adhérer à ce "Meilleur des Mondes" que notre société modèle veut nous infliger. Je décline l'invitation de la "pensée unique". Le progrès ne vient jamais du respect des règles. Quel que soit le domaine, social, politique, scientifique ou artistique, seuls les transgresseurs de l'ordre établi font avancer les choses. Rejeter la pensée unique et penser par soi-même est le début de la liberté, car la liberté est nécessaire à la création. Nous devons reconquérir cette liberté pour retrouver la joie qui en découle. L'imagination, en développant le monde dans la diversité, féconde et garantit notre avenir. Prenons ainsi chaque jour toute la mesure de notre responsabilité dans nos choix. Car elle est bien réelle. Notre indépendance à déterminer nos valeurs d'aujourd'hui et de demain en dépend. "Renoncer à sa liberté, c’est renoncer à sa qualité d’homme,aux droits de l’humanité, et même à ses devoirs". / Jean-Jacques Rousseau. ÉPILOGUE MUSICAL LE SON, MATÉRIAU IMMATÉRIEL DE LA MUSIQUE
Une étoile se lève. Des sons éclatent et incendient le ciel. Le temps s'arrête, le rêve ouvre enfin ses limites... Toute la musique de la terre et du ciel embrase soudain l'espace, et fait vibrer l'infini comme un voile. Depuis toujours ma vie se confond avec la musique : dès mon plus jeune âge l'univers sonore m'a fasciné. La fée des sons s'est imposée à moi, d'une manière irrésistible, totale, sans que je puisse même m'en rendre compte ou réagir : besoin d'écouter des enchaînements d'accords, voire de simples sons. Car on ne peut pas aimer la musique sans aimer les sons : le son est le matériau immatériel de la musique. Chaque timbre possède sa lumière propre avec son invisible résonance harmonique et affective. Toute musique cadence ses vibrations dans la sublimité du génie de l'Homme. Quelques très rares fois seulement, effleuré par le sentiment que tout avait été dit, j'ai pu me demander si je n'étais pas allé au bout de mes explorations musicales... Mais un compositeur inconnu est arrivé. Une suite harmonique est venue m'interpeller, une musique divine s'est infiltrée... Alors j'ai craqué d''envie d'explorer cette voie excitante et sans limites... Ainsi continue à se dérouler au fil des ans, ma fantastique histoire d'amour avec la musique. Jean-Christian Michel - Mai 2004. Petite parenthèse en passant : Lors de mes premiers enregistrements à Paris, le directeur artistique ne gardait pas la prise de son de clarinette qui semblait techniquement la plus parfaite, mais celle qui, selon son expression, "avait la magie" dans son language du show-business... Mais il avait raison : car sans "magie" une musique n'a pas le pouvoir de faire rêver. Pourquoi les gens vont-ils au concert ? Pour oublier la grisaille de la vie et pour s'évader !
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